Familles nombreuses, les écoles catholiques, une jeunesse conquérante et joyeuse, des religieux et religieuses, des prêtres jeunes et vieux et avant tout quatre jeunes évêques catholiques, tous réunis autour de Monseigneur Lefebvre.
Chers amis et bienfaiteurs,
Lors de son séjour à Paris, le poète Rilke, accompagné d’une jeune française, passait chaque jour sur l’heure de midi devant une vieille mendiante. Assise là, muette et immobile, la pauvre femme recevait les aumônes des passants sans donner le moindre signe de reconnaissance. Le poète ne lui donnait jamais rien, à la surprise de celle qui l’accompagnait qui, elle, tenait toujours prête une pièce. Interrogé discrètement sur sa conduite, il dit : « C’est à son cœur qu’il faudrait donner, non à sa main ». – L’un des jours suivants, Rilke parut, une magnifique rose mi-éclose à la main. Ah ! pensa la jeune fille, une fleur pour moi, comme c’est charmant ! Mais lui de mettre la fleur dans la main de la mendiante. – Alors se produisit une chose étonnante. La femme se leva, saisit sa main, la baisa et s’en alla avec la rose. Elle disparut toute une semaine. Puis on la revit assise à sa place, muette et immobile comme avant. « De quoi a-t-elle bien pu vivre toute la semaine ? » demanda la jeune fille. Et Rilke répondit : « De la rose ».
Ce que la rose était au naturel pour la mendiante, l’œuvre de la Tradition l’est au sens surnaturel pour les fidèles : une source vivante d’espérance, de confiance, de force et de joie.
Cette source a jailli abondamment le 19 novembre 1989 à Paris, lors de cette fête de chrétienté qui vit les familles nombreuses, les écoles catholiques, une jeunesse conquérante et joyeuse, des religieux et religieuses, des prêtres jeunes et vieux et avant tout quatre jeunes évêques catholiques, tous réunis autour de Monseigneur Lefebvre, pour remercier avec lui le Dieu Trinité pour soixante ans de ministère sacerdotal le plus fructueux. Venus de tous les continents et de nombreux pays, peuples et langues, ils entouraient l’autel du sacrifice et l’agneau immolé, s’écriant à haute voix : « Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône et à l’Agneau ! » (Apo. 7, 9-12).
Chers amis et bienfaiteurs, l’interview qui suit pourra vous donner une idée exacte du travail réalisé par la Fraternité sous le manteau protecteur de Marie. Que Notre Seigneur Jésus-Christ vous bénisse et vous accorde un Carême riche en grâces. Et à bientôt, à Friedrichshafen le 29 avril 1990, pour célébrer les vingt ans d’existence de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, tous réunis autour de son fondateur, Monseigneur Marcel Lefebvre.
Rickenbach, le 15 février 1990
Abbé Franz Schmidberger
Supérieur général